Conférence du jeudi 13 novembre 2014 : 
«  Autour de la littérature flamande » 

     Quatre-vingts personnes environ ont assisté à la très intéressante conférence donnée par M. Damien Top.

L’évocation de plusieurs siècles de création littéraire dans notre région fait apparaître la difficulté de définir précisément les critères de la littérature flamande. Est- elle liée au territoire, à l’ origine des créateurs, à la langue de l’écriture ? Les limites du territoire flamand  ont évidemment changé durant les siècles, la langue et les formes de transmission aussi.

Durant le premier millénaire, la transmission était orale, les récits et contes s’inspiraient des mythes et légendes profanes ou d’inspiration religieuse. A partir de l’an 1000, les moines créent les chroniques. A la fin du 11ième siècle, les premiers écrits apparaissent, ce sont des essais ou des poèmes écrits d’abord en latin puis dans la langue vernaculaire  ( dialecte intermédiaire) et  en moyen néerlandais :  récits animaliers,  fables et bestiaires inspirés du Roman de Renart  , satires du genre épique, parodies de la poésie chevaleresque qui naissent dans la région,  alors très féconde littérairement,  entre Furnes et Bergues.

Les auteurs sont ensuite influencés par le roman courtois de Provence,  les récits anglo- saxons de Bretagne , les récits spirituels des ordres monastiques puis le roman allégorique, les fabliaux. Apparaissent le théâtre profane, satire de la bourgeoisie sous la forme de farces et comédies, le théâtre spirituel pour illustrer les fêtes religieuses (mystères, jeux sacrés, miracles, jeux de procession).

Jusqu’à la fin de la renaissance , l’activité littéraire est très riche et très variée : création des chambres de rhétorique,   poésie lyrique des troubadours, traduction et imitation des grands classiques de la poésie française puis avec la contre réforme, les proses polémiques contre les protestants, l’introduction d’un théâtre en latin .

Michel de Swaen  (1654-1707) est considéré comme « le prince de la rhétorique de Dunkerque » Il y a émergence de l’intérêt pour tout ce qui est local mais le néerlandais est préféré au flamand.

Du 18ième siècle jusqu’au début du 19ième, les écrivains produiront en latin et en flamand ( De Coussemacker)Après une vague de francisation sous Napoléon, il y aura un renouveau littéraire défendant le flamand (Jan Frans Willems) et remettant à l’honneur les chansons populaires et les écrits en ancien flamand.

Si les différentes langues d’écriture n’ont pas favorisé  l’homogénéité de la littérature flamande , elles lui ont cependant donné sa richesse et sa diversité. Maxence Van der Meersch , Marguerite Yourcenar, Emmanuel Looten en sont les grands noms.

                                                                                                  Annie Héaulme